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     ~Narration externe~

     

    La culpabilité, un sentiment intense. Un sentiment qui apparaît de nombreuses fois dans une vie. Une émotion qui prend possession d'un corps d'une force colossale, même lorsque la personne n'est pas fautive.

     

    L'être humain en question en cet instant même n'était personne d'autre que la génitrice de Tom et Sullivan. Quelqu'un qui avait fait passer les erreurs de son mari avant ses enfants. Qui ne les avait pas protéger, qui se contentait d'assister à ce qu'ils subissaient. Elle pensait que jamais son mari ne se permettrait un tel acte, qu'il se contenterait de la violenter seulement elle. Mais malheureusement il avait franchi cette limite qui allait bien au delà de l'impardonnable. Continuer à encaisser les coups c'était son devoir, et elle savait si bien le faire jusqu'à présent...

     

    Pourtant ça n'avait pas suffit. Son aîné se retrouver prisonnier d'un coma dans lequel il hibernait depuis trois jours déjà. Trois jours de trop. Trois jours qu'il n'aurait jamais du connaître. Il lui restait tant à vivre, comparait à elle qui avait déjà profité de toutes les joies de la vie. Il ne manquait que la mort. Événement auquel cette quadragénaire aurait du être soumise, à la place de son fils et bien avant ce dernier. Elle espérait de tout cœur qu'il s'en sorte, indemne au mieux.

     

    C'est à cause de la disparition de son cadet qu'elle put se rendre compte de tout cela. Celle-ci était sur son lit, une peluche qui traînait ça et là à la main. Elle le fixait, et s'imaginait tout un tas de répliques que pourrait lui lancer le doux objet. Principalement une. «Tout est de ta faute.». Une parole si vraie, mais également si dure, qui renforçait son état de fautive. Mais elle l'avait bien mérité, et ne pouvait s'en prendre qu'à elle. L'amour rendait aveugle, mais aussi muet.

     

    Cette maman avait enfin laissé tomber le voile. Lui qui dissimulait tant de choses, restant accroché à cause des paroles de son mari, jamais confirmées par des actes. Elle y avait cru, oh oui, telle une idiote telle une niaise tombée dans le panneau d'un coureur de jupons. Belle comparaison pour décrire tout ceci. L'amour était quelque chose de totalement insensées, et d'aussi éblouissant que bouleversant. Empli de soleil, comme de tempêtes. Il y avait toujours un jour ou l'orage faisait son apparition, après de nombreuses averses. Il se pouvait que certaines fois, même après plusieurs et monstrueux ouragans, que les deux personnes concernées survivent. Parce que l'une les provoquait, et que l'autre était soumis. Triste numéro n'est-ce pas?

     

    La force de vaincre ce fâcheux époux n'était plus en elle, et l'avait quittée depuis bien longtemps. Ses nombreux hématomes et bosses qui tachaient sa peau le prouvait amplement. Le danger dans lequel se trouvait le jeune Sullivan et l’œil enflé de son autre fils aussi. La déchéance dans laquelle elle croupissait la gagnait de très loin.

     

    C'est pour cette raison que le secret demeura enfoui au plus profond de chacun, et que cette mère fera tout pour qu'il ne soit jamais dévoilé. Elle avait bien sûr, cette volonté de mettre en sécurité ses enfants, mais pour cela, il fallait que rien ne soit dit, car autrement la prison l'attendait au bout du chemin. Et ça, jamais elle ne le souhaitait.

     

    Séquestrée entre le bien et le mal, la confusion tambourinait entre ses tempes. Cette dernière jeta la peluche contre le mur en face, prise d'une haine. Une haine qui n'était que contre elle. Une haine incontrôlable. Elle éclata en sanglot peu de temps après, se laissant basculée sur les genoux, les mains appuyées contre la moquette de la chambre afin de ne pas se taper la tête. Les perles salées trempaient le sol avec abondance, s’abattant avec détermination. Elle hoquetait, les yeux clos, souhaitant se rassurer sur son cas. Mais impossible.

     

    Son corps tout entier lui faisait mal, ses plaies s'agrandissaient, aussi béantes à l’intérieur qu'à l’extérieur. Intérieurement elle criait de douleur, mais personne ne l'entendait, personne ne volait à son secours. Elle semblait désespérément seule.

     

    Une voix lui murmurait d'aller retrouver ses fils, et d'essayer de réparer ses erreurs, seulement celles qui étaient pardonnables du moins. Cette voix était celle de la raison. C'est alors qu'elle se releva, passant le dos de sa main contre ses yeux rougis par les pleurs. Celle-ci enfila une paire de lunettes de soleil, un fin manteau, et se rendit vers ce lieu si sinistre. L’hôpital.   


  • Commentaires

    1
    blondy Profil de blondy
    Samedi 17 Août 2013 à 23:40

    Tente de rattraper tes erreurs ouais au lieu de pleurer ! :P

    2
    Lye Profil de Lye
    Dimanche 18 Août 2013 à 00:01

    Good game il faut agir maintenant, ils ont trop subis à cause de sa peur ! superbe article encore, ce que tu grandis ma Anaïs ! <3

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