• 02

    ~Narration Tyson~

     

    -Tu dors à la maison ce soir? Demandai-je à ma moitié, mes mains sur ses fines hanches, mon front contre le sien, et mon regard dans ses yeux couleur topaze afin de la faire craquer.

    -Monsieur Gladen serait-il en manque? Rit elle d'une voix cristalline, ses fins bras autour de mon cou.

    -De câlins et de bisous? Oui tout à fait! Fis-je la moue, feignant d'être un imbécile qui n'avait rien compris.

    -Stupid guy! Me balança t'elle, un sourire en coin, mais c'est d'accord! Pour les bisous et les câlins, t'en fais pas, t'en auras toute la journée.

    Elle m'embrassa furtivement. Bon dieu que cette fille m’envoûtait.

    -Oh oui! M'enjouai-je, tel un gamin.

    -Je t'aime...me murmura ma petite amie pour toute réponse.

    -Moi aussi, tellement...lui répondis-je sur le même ton. J'étais sur un petit nuage. Notre discussion se scella par un long et langoureux baiser rempli de tendresse. Déjà huit mois de pur bonheur.

    -Hey les amis! Regardez la nouvelle! Pouffa la meilleure amie de ma copine, prénommée Tiara, la montrant du doigt. Mon regard se dirigea directement vers elle...

    Cette dernière avait les yeux foncés, d'un bleu mer, sa chevelure frôlait de peu le roux, et elle portait des lunettes noires. Je jetai un coup d’œil un peu plus bas, et vis qu'elle n'avait rien de bien généreux, ou d'attirant. Mais rien de bien choquant non plus.

    -Et bah? Répliquai-je, n'aimant pas qu'on se moque de quelqu'un avec injustice.

    -Regarde comme elle a peur, on dirait qu'on va la bouffer! Ricana Tiara, blonde comme les blés.

    -Dommage, je ne pourrais pas en faire mon 4h. Rajouta Kyio, mon meilleur ami, blond également, avant que ma copine ne lui administra un coup de coude, pour son esprit coureur sans doute.

    -Laissez-là tranquille, c'est normal qu'elle soit dans cet état. Lança Sullivan, un ami, appuyé contre un casier, croisant les bras et levant les yeux au ciel.

    De multiples gens la bousculaient, ou la gênaient, ce qui renforçait son mal être, et je la comprenais. Les gens ici, étaient tout, sauf discrets. Je pouvais voir de là où je me trouvais, qu'elle ne se sentait aucunement à sa place. Se rongeant les ongles jusqu'au sang, sa gêne ne désemplissait pas, les regards ciblés sur son unique personne non plus. Et j'avais la vague impression que son apparition n'allait pas disparaître de si tôt...

     

     


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  • 03

    ~Narration Quinn~

     

    -Alors comme ça on est nouvelle? Me lança un élève,moqueur, se plantant devant moi en compagnie de quelques copains, me toisant du regard avec un air hautement supérieur. Je relevai la tête, et balbutiai un léger «oui», ce qui ne stoppa aucunement son ricanement, loin de là. Il pouffait de plus belle. Je me haïssais de ne pas être rebelle, et d'être impuissante face à ces railleries, car je l'aurais remis à sa place depuis belle lurette. A la place, je tremblotais, rougissait de honte, et les larmes me montaient aux yeux.

     

    -Je vais pas te bouffer tu sais! Rajouta ce dernier, rapprochant son visage du mien, avant de me chuchoter à l'oreille, quoi que...

     

    Ma honte se remplaça immédiatement par de la peur. Peur de quoi exactement? De tout. De rien. De lui. De tous ces gens qui me fixaient. Qui me bousculaient. De ce qu'ils pouvait penser de moi, ce qui devait voler très bas j'imagine, vu le physique que j'avais.

    Je fis quelque pas en arrière, dégoûtée par l'attitude désinvolte de ce garçon, mais heurtai vite un autre élève sans y faire attention, qui me poussa violemment. Je tombais au sol, n'ayant pas le temps de comprendre ce qu'il se passait, et un vacarme de paroles déplacées m'assourdissaient. On me huait, m'insultait, et me regardait avec mépris. Je n'avais pourtant rien commis, j'étais innocente, mais le mauvais sort avait décidé de frapper sur moi. Personne ne me tendit de main, un cercle s'était formé autour de moi, j'étais désormais le centre de l'attention. Je voyais ces paires de yeux me fixer avec supériorité et insistance, et j'assistai à tout cela, impuissante, dans une situation plutôt détestable. Les secondes me paraissaient des minutes, le temps était tellement long...

    Heureusement, la sonnerie à ce moment même retentit et tout le monde se précipitait dans les couloirs pour rejoindre sa salle de cours. Je me relevais avec difficulté et pénétrai dans la mienne, m'installant au fond, n'ayant aucune envie d'être remarquée une seconde fois...

     

    ***

     

    Si je pouvais qualifier d'un unique mot cette journée, ce serait catastrophique. La solitude aujourd'hui m'avait gagnée, et elle n'était pas prête de s'envoler. Aucun n'élève n'avais eu la charitable intention de m'intégrer, ni même de m'aider à travers cette foule assoiffée et respirant le mal.

    Enfermée dans le seul lieu qui m'appartienne vraiment, étendue sur mon lit en position fœtale, face au mur, je réfléchissais aux événements de la journée. De la musique déprimante afin de m'enfoncer encore plus, sous une épaisse couette, je laissais le désespoir me hanter. Je n'avais pipé mot depuis que j'étais rentrée à la maison, et mes parents ne semblaient pas s'en soucier, du moins, ils préféraient me laisser en paix. J'avais l'impression qu'ici, les gens étaient différents de moi, ou peut être que c'était moi qui n'était pas normale. Je me sentais marginale, et tellement lamentable. Vous voyez cette petite fourmi, qui où qu'elle aille, quoiqu'elle fasse, finira écrasée, morte étendue, sur le goudron, baignant dans son sang. Et bien c'était moi...

    Je n'avais pas la force de lutter contre ces gens insignifiants, dédaigneux, ni même encaisser ce qu'ils me faisaient et feront subir j'imagine. Je n'étais qu'une minable fille, un être qui ne remerciait aucunement ses géniteurs de l'avoir mis au monde à cet instant même.

    Je savais que demain serait la parfaite copie d'ajourd'hui, et j'en étais déjà blasée. Malgré tout, il fallait que je montre que j'étais forte, un minimum en apparence...

     


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  • 04

    ~Narration Sullivan~

     

    Encore une journée comme une autre. La monotonie m'avait gagné, et de loin. Plus rien pour sauver ma vie, pas un méandre. Je soupirai d'avance de rentrer à la maison, et ma démarche le faisait savoir. Je traînais des pieds, les mains dans les poches, avançant lentement. Ma journée avait été éprouvante, comme toutes les précédentes. L'envie de changer d'air, de renouveau m'envahissait chaque fois que je me levais le matin, que j'ouvrais les yeux sur le monde et ses mesquineries des alentours.

    Chaque jour c'était la même chose. Je devais m'habiller, préparer mes affaires et aller en cours écouter les critiques de miss Tiara, voir Tyson et Gabrielle se bécoter, et Kyio en soif de filles toutes écervelées les unes que les autres, qui lui couraient derrière telles des gazelles.

    Puis rentrer, voir les horreurs que ma mère subissait, et mon petit frère apeuré, caché dans un placard, ou sous son lit. Le fautif? Mon géniteur. Je ne pouvais m'interposer à la colère de celui-ci, ou je finissais dehors. Et je savais pertinemment qu'il pourrait s'attaquer à mon frangin. Je ne voulais surtout pas qu'il gâche l'enfance de ce petit être innocent, enfin pas plus qu'il ne l'avait déjà fait. J'aimerais souffrir à la place de ma mère, je savais qu'aujourd'hui encore, il l'avait touchée, mais elle me dira le contraire, me mentira pour ne pas que je m'inquiète davantage.

     

    Je souhaiterais hurler au monde cette injustice, ces méfaits du mariage mais je ne pouvais pas, tout jouait en ma défaveur. Ma mère aimait mon père, et nierait tout en bloc si je portais plainte, elle ne désirait pas que ça se sache, et croit que c'était pour son bien qu'il faisait cela, que c'était uniquement de sa faute et que la prochaine fois il ne recommencera plus car tout ce qu'il lui demandera sera effectué parfaitement. Mensonge. Terrible mensonge. Mon géniteur se divertissait en la battant. Il aimait ça, c'était devenu une addiction, une terrible impulsion. Cela l'attirait, le mal l'attirait, c'était un accroc aux coups.

    Je ne pouvais le décrire autrement.

     

    J'arrivais devant la maison des horreurs, et remarquai mon petit frère, assis sur les escaliers du perron, la tête baissée tel un enfant fautif, les larmes coulant le long de ses douces joues sur lesquelles j'aimais déposer de tendres baisers. Il avait encore son cartable sur le dos, et tremblotait. La voiture de mon père était garée non loin, et je devinai instantanément la situation. Je m'approchai de lui, et m’agenouillai, passant une frêle main sur sa joue humide, l'invitant alors à relever la tête. Je découvris la pire chose au monde, celle que je ne pouvais tolérer, et la rage monta en moi comme une intense effervescence. L'oeil de mon ange était recouvert de violet, et sa joue était tuméfiée. S'attaquer à un enfant n'était pas permis, un petit être angélique qui croquait la vie à pleine dent et qui ne demandait que de la joie. Pourquoi la lui arracher?

     

    -Je reviens. Lachai-je, l'embrassant furtivement sur le front.

     

    J'ouvris la porte à la volée, envoyant valser un vase au sol, qui gicla en de nombreuses pièces.

    La tête de mon père se tourna vers moi. Il tenait d'une main ferme le cou de ma génitrice qui le suppliait de la lâcher, ses propres mains essayant de desserrer l'emprise qu'il avait.

     

    -LAISSE LA!! hurlai-je, mais il ne bougea pas d'un pouce.

    -Qu'est-ce que tu veux toi? Je t'ai dis de te mêler de ça? C'est entre moi et elle, alors va voir ailleurs si j'y suis. Rétorqua t'il froidement, giflant d'une force incomparable celle qui m'avait donné la vie.

    -NON! PAS CETTE FOIS CONNARD!!!!!! vociférai-je, sentant bouillir en moi une colère incontrôlable. Ma raison s'était éteinte, mes gestes s'effectuait sans aucune réflexion, je ne pouvais me stopper.

    -Répète ce que tu viens de dire, et je te jure que tu sera fini. Conserva t'il son calme, d'un regard noir.

    -VIENS T'ATTAQUER A MOI, VIENS!! ESPECE D'ENFLURE! Le provoquai-je, faisant craquer mes poings, me préparant à une bataille, sans aucun répit. Quitte à me faire jeter de la maison, à me retrouver dehors sans rien pour me nourrir ou ni même dormir. Je voulais sauver ma famille, lui montrer qu'il y avait plus fort, qu'il pouvait s'attaquer à moi au lieu de prendre pour objet ma mère ou même mon petit frère. 

    Il s'avança vers moi, jetant ma génitrice contre un meuble de la cuisine, ce qui lui fit pousser un cri, et s'effondrer au sol en pleurs. La voir dans cet état augmentait mon énervement. C'était peut être ce qui allait m'aider à vaincre ce monstre, à lui mettre une raclée, celle qui n'avait jamais connu auparavant...

     

    Round 1.

     

    Mon poing parti en sa direction, en pleine face, et j'en enchaînai un second, afin de ne pas lui laisser le temps d'encaisser. Je me défoulais comme je pouvais. Certaines fois, mes coups partaient dans le vide, mais je m'en fichais, je voulais le taper, le frapper encore et encore. Je voulais lui faire regretter ses actes, le faire pleurer, le détruire comme il avait détruit notre famille. Ce n'était plus mon père à mes yeux, mais un inconnu. Quelqu'un qui avait changé au fil des années, une personne méprisante. Je ne voyais plus rien d'autre que lui, et souhaitait l'atteindre au maximum, le faire saigner, le réduire en cendre.

     

    Round 2.

     

    Sans que je ne m'y attende, une douleur conséquente m'arriva en pleine cage thoracique, ce qui me coupa la respiration lors d'un court moment et me fit tomber au sol. Du moins, assez long pour que mon adversaire puisse prendre le dessus, et me rendre les coups. Plus secs. Plus rapide. Plus précis. Plus habile. Je pouvais entendre ma mère criait, suppliant mon géniteur d'arrêter mais ce n'était qu'en vain, qu'un bruit de fond. Tout allait très vite, je tentai de me relever, mais ma tentative échoua. J'esquivais comme je pouvais, luttant contre certaines frappes assez intenses.

    Un coup de pied m'arriva en plein visage, et je pus rapidement attraper sa jambe pour le faire vaciller. Je pus me remettre enfin sur mes deux pieds. Mes membres me faisaient horriblement mal, mais je subissais silencieusement. Je recommençai alors à lui administrer des coups, rouge d'horreur mais aussi, de haine.

     

    Round 3.

     

    Le souffle saccadé, je le regardais dans les yeux, plissant du front. J'avais la vague impression qu'il s'amusait de la situation, et que me combattre n'était qu'un jeu, auquel il allait gagné d'avance. J'envoyai mon pied droit en direction du bas de son ventre, et ne réussis qu'à le faire reculer de quelques pas. Mince. Tel un chien enragé, je ne me décourageai pas, et fonçai sur lui. Mais il ne semblait pas apeuré loin de la, ni même souffrir depuis le début. Les coups n'en finissaient pas, autant ceux portés à son égard qu'au mien. Un des siens m'abattit d'une traite, et je cognai ma tête violemment contre le carrelage. Ma vue se floutait, je ne comprenais plus ce qu'il se passait autour de moi. Tout allait très vite. Je remarquai mon petit frère au loin, témoin de la scène, se cachant le visage, dans un coin de la pièce. Je sentais mes os se brisaient un à un, du moins je ne savais pas si c'était réel. J'avais chaud, tellement chaud.... Je me sentais partir, dans un monde lointain, un monde meilleur, celui dont je rêvais depuis tellement longtemps...

    Petit ange ne pleure pas, le combat continuera. Je te le promets, à jamais...

     

    Game over... Play again?

     


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  • 05

     

    ~Narration Tiara~

    -Mon dieu Tiara, tu es..envoûtante... me murmura mon amant d'une voix suave,me couvrant de baisers torrides au creux du cou.

    -Hum..répliquai-je, les frissons me parcourant jusqu'au long de mon échine, dos à lui, sentant ses bras musclés me coller un peu plus contre lui, essayant de paraître insensible à son toucher.

    -Je te veux, toute entière, encore et encore...

    -Pas moi. Enlevai-je ses mains autour de ma taille, il faut que j'y aille. Je commençai a m'avancer de quelques pas vers la sortie.

    -Non, je t'en supplie... c'était tellement merveilleux la dernière fois... fit il la moue, me retournant face à lui afin de chercher à me faire craquer. Chose qui marcha instantanément, mais je tentais de ne pas fondre devant les yeux doux qu'il me faisait.

     

    Je le considéra le temps d'une minute, alors qu'il passait une main dans mes longs cheveux blonds, répétant son geste plusieurs fois. Cet homme possédait une telle attirance, un tel charme qu'il était difficile de lui tenir tête longtemps. Un léger rictus s'étira sur mes lèvres mais je m'empressai de l'effacer. Il fallait à tout prix que je lui résiste, que je stoppe ce petit jeu qui était né entre nous quelques mois auparavant, pour le bien de tous. J'avais besoin d'une relation stable, ce qu'il était incapable de me donner, la cause étant évidemment qu'il était marié. Je ne servais qu'à satisfaire ses besoins en matière de sexe, et rien d'autre. Le problème était que des sentiments commençaient à apparaître de mon coté. Il fallait absolument que je mette un obstacle à nous deux, si je voulais ne pas tomber de haut. J'avais accepté des conditions au début de notre histoire, j'étais consciente qu'il ne pouvait y avoir autre chose, mais cependant j'espérais au fond de moi qu'il puisse ressentir ne serait-ce qu'un sentiment similaire aux miens. Naïve.

     

    Je me perdais dans ses yeux couleur noisette, puis détournai vite le regard, cherchant un moyen de lui annoncer une fin. De mettre un terme, d'écrire un point à ce roman qui a duré beaucoup trop de temps. Les mots ne me venaient pas, mon cœur battait a un rythme démesuré, j'avais chaud. Je poussai un long soupir, afin de faire durer l'instant de réflexion, mais je me trouvais dans une impasse. Un cul de sac comme on dirait en conduite. La décision que je voulais prendre était un vrai dilemme, mais je savais pertinemment que ça ne pourrait que me faire du bien à long terme. Ou pas. Pourquoi aimer était-il un crime dans mon cas? 

    Des tonnes d'idées se mélangeaient dans mon cerveau, je pesais ainsi le pour et le contre. La balance semblait mitigée, mais tangua plutôt pour le «pour». Je devais le faire, mais je m'en sentais incapable, comme si tout mon corps était en défaillance totale. Aller Tiara, réunis toute tes forces et affronte le, approuve ton choix.

     

    -Keith...ce n'est pas une bonne idée nous deux je crois... baissais-je la tête, soulagée de l’intérieur d'avoir trouver la détermination dont j'avais sacrément besoin, enfin ce qui semblait en être.

    -Que..quoi?! T'es pas sérieuse là?! S'écria le trentenaire, visiblement frustré d'une telle nouvelle.

    -J'en peux plus de cette relation, j'en ai marre, je veux m'arrêter là, c'est le mieux à faire pour moi...poursuivi-je, une main derrière mon cou, la voix descendante, fermant les yeux quelques secondes.

    -Et moi?! T'y as pensé?! Comment je vais faire sans toi?!

    -Je ne suis pas indispensable à ta vie Keith, tu le sais très bien.

    -T'en sais rien du tout d'abord.

    -Mais arrête de faire semblant de tenir à moi, on sait très bien que tu ne désire qu'une seule et unique chose de moi, que j'écarte les cuisses! Arrête de me mentir je t'en supplie, arrête!! J'ai bien voulu le faire, mais toute chose à une fin, et c'est ici qu'elle se déclare!! De plus tu es mon entraîneur bordel!! En face de toi tu as une personne qui décrocherait la lune pour t'avoir, qui..qui ne voit que toi, qui a envie d'avoir un avenir commun, qui ne rêve que d'une seule chose, que ce soit réciproque! Tu comprends?! Je suis impuissante face à mon cœur qui bat, à ces frissons que tu me procures!! Mais putain Keith tu me rends folle, je suis complètement ensorcelée par ta petite personne!! lâchai-je, essoufflée par mon flot de paroles sans grand intérêt. Je venais de lui déclarer ma flamme, et savait d'avance que tout ce blabla était aussi utile que l'ouverture facile d'un emballage. 

    -...Je..c'est à dire que je ne sais pas quoi..répondre.. avait-il l'air surpris, se grattant la tête, gêné.

    -C'est bon j'ai compris. Retorquai-je, prenant cette réponse comme je le voulais, ayant trouvé l'excuse que je souhaitais pour fuir à tout prix de cette pièce. 

    Je m'enfuis, me précipitant avec hâte vers l’extérieur, mon sac de sport que j'avais pris au passage en sortant sur l'épaule. Je ne désirais aucunement entendre le discours qu'il avait à me faire. Le ridicule avait pris possession de moi, l'humiliation qui en découlait renforçait cet état. Quelle idiote de lui avoir tout avouer. Que pensait-il de moi à présent? J'étais sûrement pitoyable à ses yeux. 

    La puissance de mon amour pour lui aurait surgis un jour ou l'autre, aurait éclaté et il en aurais pris connaissance peut être d'une autre manière, bien pire que celle-ci. Il ne me restait plus qu'à tourner la page sur ce tournant de ma vie, et avancer.  

     


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  • 06

    ~Narration externe~

     

    Kyio Russel était l'un des adolescents les plus convoités de la ville Et pour cause, sa personnalité sortait de l'ordinaire et son physique en faisait tomber plus d'une. En effet, ce dernier semblait loin d'être commode, il fallait savoir le caresser dans le sens du poil. Il n'était pas à son premier échelon concernant les rixes, et autres querelles. Sa musculature d'Apollon en témoignait assez.

     

    Ce dernier, installé sur son balcon situé au deuxième étage d'un bâtiment en plein centre ville, contemplait la vue qu'il avait, une cigarette à la main. La ville était animée ce matin, un grand nombre de personnes explorait les moindres recoins de cette dernière, à la recherche d'ombre par le temps qu'il faisait. D'autres erraient sans but, ou alors se baladaient, en quête du nouveau tissus ou de l'ultime technologie sortis récemment. Le soleil surplombait les façades, coupable de la canicule et responsable de l'été. Le jeune gamin, préférait observer de loin ce style de vie, vivant au jour le jour,sans se préoccuper du lendemain. Carpe diem.

     

    Il médisait cette gente, qui faisait travailler l'activité commerciale, et renflouait les caisses de l'état. Ce monde était accablé d'argent, et en flairait toujours et encore. Le monde tournait autour de ce besoin, et rendait l’espèce humaine complètement folle, soucieuse de ne pas pouvoir vivre sans. A ce qu'il paraissait, sans cela, on était rien. Et soit on le méritait, soit on se devait de trimer pour le posséder ne serait-ce qu'un temps, éphémère tel qu'on pouvait le qualifier.

     

    Kyio ne ressentait ni l'envie, ni le besoin d'en avoir, du moins pas beaucoup. Juste le strict minimum pour survivre. La vie était assez une prise de tête pour qu'on ne pas qu'on s'enfonce encore dans les tourments du capital. C'était un mirage qui reposait sur une complexité sans solution.

     

    Le cerveau ravagé par l'alcool de la veille, des maux de têtes irréparables battaient contre ses tempes. Ça avait été une superbe soirée, où les gazelles dominaient de loin, de quoi satisfaire tous les chasseurs en rûte. Et le beau blond avait trouvé chaussure à son pied, évidemment. Une sensuelle blonde aux cheveux longs lui arrivant au bas du dos, aux manières lubriques, ainsi qu'au déhanché succulent. Un corps à couper le souffle, une intense attirance, rien n'avait pu stopper le blondinet qui avait d'ailleurs, passé une nuit -ce qu'il en restait- truculente à ses cotés. Puis au petit matin, elle avait fuit telle une âme égarée, laissant un numéro de téléphone que le jeune homme avait du jeter, par peur de l'attachement, mais aussi par désintérêt total. Selon lui, les relations sans lendemain apportait du renouveau à sa vie, de l'amusement, et la sérénité de ne pas tomber dans une routine sans nom.

     

    Le garçon porta la cigarette à sa bouche,tira une taffe, inhalant cette fumée toxique et néfaste, puis la libéra, en formant un «O» avec ses lèvres. Celui-ci avait innové à tout juste 12 ans. Et il demeurait à présent piégé dans ce cercle vicieux et potentiellement mortel. L'adolescent adorait les mauvaises choses, qui manifestaient en lui une tentation à laquelle il était difficile d'y résister. Le mal l'avait toujours quelque part, attiré. C'était peut-être son destin après tout.

     

    Égaré dans des songes aux couleurs lugubres, nocives pour son moral, il écrasa le tabac brûlé, et le jeta dans le vide, malgré tous les passants présents sous ses pieds. Il se contrefoutait de celui qui allait se le recevoir, et ricanait intérieurement de son sort. La vie n'avait pas toujours été facile pour ce jeune garçon âgé de 17 ans. Une mère qui l'avait abandonné à l'age de 2 ans sans raison, et un père qui n'avait pas toujours été là pour lui, visiblement trop pris par le travail et les femmes (c'était au moins un point commun qu'il partageait avec lui). A l'époque, le garçonnet insouciant dans ce monde de grands, n'avait personne pour le protéger face à la médiocrité du monde. Ce dernier était encore manifestement trop petit pour comprendre quoi que ce soit. Son enfance tournait autour de nombreuses baby-sitter, mais elles ne restaient jamais bien longtemps face au caractère capricieux du jeune enfant. Seule une femme, lorsque Kyio atteint ses 4 printemps, arrivait à supporter ce petit être,au fond innocent de son propre caractère. Son entourage lui avait forgé une personnalité invulnérable et butée pour lui.

     

    Elle se nommait Ellen Ray, et c'était certainement aujourd'hui la femme qui avait compté le plus aux yeux du jeune homme. Elle avait tout fait pour procurer ne serait-ce qu'un peu de bien à ce dernier. Âgée de 29 ans à l'époque, veuve d'un époux militaire, ce petit bout de chou lui avait apporté l'amour dont elle manquait. Ces deux êtres cherchaient tous les deux un peu d'affection, et s'en étaient beaucoup donné réciproquement. Cette femme était devenue pour l'adolescent une mère, car le lien qu'ils avaient brodé ensemble toutes ces années était plus fort que jamais. Il n'y avait que cette personne que Kyio vénérait et respectait, il ne pouvait se raccrocher qu'à elle, n'ayant aucune connaissance de la famille de ses géniteurs. Mais malheureusement, un cancer l'avait abattu quelques semaines auparavant, et elle s'était envolée telle une mésange, vers le haut-lieu qu'on surnommait couramment «paradis». Il avait été temps pour elle de rejoindre son mari.

     

    Le blondinet chassa ces pensées noires, sentant les larmes lui monter et rentra dans l'appartement que possédait son père, présent une fois par mois.

     


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